Jean-François JACOBS créateur de la pièce de théâtre « La bonne parole du curé Meslier » et le célèbre acteur belge Alexandre von Sivers qui y
interprète magistralement le rôle de Meslier désiraient la jouer au festival d’Avignon. Avec l’appui de l’association ULLULE, qui avait lancé une souscription à cet effet, à laquelle les « Amis de Jean Meslier » avait bien entendu participé, leur vœu fut exaucé cet été 2020 en juillet.
Jean-François JACOBS nous en donne ci-dessous le bilan de l’opération.
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Merci… et vos contreparties !
Bonjour,
Enfin quelques nouvelles… Tout vient à point à qui sait attendre ! ☺
Je me devais de vous remercier pour votre soutien, je me dois d’en faire autant pour votre patience…
Tout d’abord, un petit mot pour celles et ceux qui attendent encore leurs contreparties. Depuis près d’un an maintenant, nous reportons, avec Serge Deruette et Alexandre von Sivers, notre séance de dédicaces afin de signer vos photos, affiches et livres… Nous venons de décider que c’était vraiment « essentiel » de s’y atteler et nous nous sommes réunis, il y a peu, pour répondre à cette délicieuse obligation. Il ne me reste plus qu’à passer à la poste !
En dehors de vos contreparties, je me dois de partager avec vous le bilan de notre présence au festival d’Avignon :
666 spectateurs, 33 programmateurs (le chiffre du diable et l’âge du Christ, cela ne s’invente pas) ! On n’en espérait pas autant… Il faut dire qu’avec Serge Deruette comme rabatteur de salle, on avait du lourd avec nous… Quelques journalistes sont venus nous applaudir dont la célèbre Béatrice Chaland (célèbre parce qu’elle écrit ses critiques en alexandrins) qui va voir chaque année des dizaines de spectacles lors du festival et qui nous a gratifié de 5 étoiles (soit, sa meilleure côte… Découvrez sa critique en fin de message).
L’accueil au théâtre Episcène par Jeannine Horion et sa chaleureuse équipe fut au-delà de nos espérances tant ils ont été aux petits soins. Merci Jeannine…
Le plus difficile lors du festival d’Avignon ? Remplir la salle… Check !
Un regret cependant. Des extrémistes catholiques, pas très heureux de notre présence au festival, nous avaient menacé d’interrompre nos représentations. Malheureusement, ils ne nous ont pas gratifié de cette publicité gratuite…
Le but d’aller au festival, c’était d’y vendre le spectacle, non ?
Oui, bien entendu. Depuis le festival, nous avons joué deux fois au Moulin de Saint-Denis et nous avons aussi eu l’occasion de proposer une nouvelle version du spectacle (plus transportable et avec Serge Deruette – dans le rôle de l’historien – sur le plateau avec Alexandre, au Centre Culturel d’Andenne.
D’autres représentations étaient prévues ou en négociation, mais malheureusement l’épisode Covid est passé par là. Inutile de vous en dire davantage, nous savons tous à quel point le secteur culturel est impacté. Nous gardons espoir…
La résurrection en sera que plus belle !
Bref, assez de palabres… Un immense merci à vous, sans qui cette merveilleuse aventure n’aurait jamais vu le jour. Merci, merci, merci…
Votre dévoué,
Jean-François Jacobs
Critique du spectacle :
«Curé le jour, Athée la nuit». D’après le Mémoire de Jean Meslier (1664-1729). Adaptation, Mise en scène Jean-François Jacobs. Avec Alexandre Von Sivers. Composition, Musique en direct Gilles Masson. (Avignon, 24-07-2019, 17h45) +++++
C’est «La bonne parole du curé Meslier»,
Qui, retransmise dans une langue déliée,
Ébranle et percute dans sa véracité,
Nous ouvre les yeux en toute authenticité.
Curé de village à la langue bien pendue,
Dire le fruit de ses pensées est défendu.
Il révèle les «impostures» qu’il met nues,
Remet en question ce qui est faussement cru.
Il démonte les miracles et les prophéties,
Les invraisemblances et ramassis d’inepties.
Texte fort, magistralement interprété ;
Salvateur, à tous il devrait être prêté.
Une brillante réflexion rationaliste
Basée sur une solide argumentation.
On a la foi par «la force de l’habitude»
Qui nous invite à croire en une vie moins rude.
«Quand l’ignorance rend les peuples misérables»…
«Je ne serai bientôt plus rien» qu’un pauvre diable,
«Mes idées, elles, vivront». Ça c’est mémorable.
Un texte qui a trois siècles et pas une ride ;
Des écrits fondateurs, divinement fluides
Qui remettent en question les croyances morbides.
1729 révèle un Manifeste révolutionnaire
Basé sur une philosophie exemplaire
Où la sacro-sainte parole se libère
En pages où des vérités explosent et sidèrent.
Modernité de pensée infiniment juste
Que l’on devrait graver sur le marbre des bustes
Afin que l’on prenne conscience des bêtises
Que l’on nous inculque dès nos premières bises.
Un manuscrit osé et qui tient du prodige,
A brandir au soleil au-dessus des vestiges
D’une société qui s’agite sur ses tiges
Ne contrôlant plus les racines qu’elle érige.
Un livre vital pour un spectacle essentiel
Qui démontre ce qui est vraiment dans le ciel.
Un témoignage à la force d’une comète
Pour apprécier les réalités des planètes.
Béatrice Chaland